L’Union européenne est née de la volonté d’hommes et de femmes qui, au sortir de deux guerres mondiales fratricides, ont placé leur espoir dans la construction d’une Europe de la paix.

Afin de garantir et de renforcer cette paix dans le temps et l’espace, les promoteurs de la construction européenne ont décidé de faire converger les futurs Etats membres au sein d’un espace politiquement et économiquement intégré qui serait doté d’institutions propres : l’Union européenne.

En 2017, nous fêtions déjà les 60 ans du Traité instituant la Communauté économique européenne (CEE). Celui-ci posait les bases de l’Europe puissance politique et économique telle que nous la connaissons aujourd’hui. Grâce à l’Union européenne, ce sont quelques 500 millions d’européens qui vivent aujourd’hui encore dans un espace de paix.

L’Union européenne, c’est la consécration de droits fondamentaux, de libertés et de valeurs, instituées et renforcées au gré des Traités européens successifs. Ces avancées majeures permettent, notamment, de garantir la libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services sur l’ensemble du territoire de l’Union, au sein d’un marché intérieur érigé en véritable espace de prospérité et de liberté.

La crise systémique de 2008 qui a touché le coeur financier de l’Europe a mis en lumière les fragilités de la monnaie unique et les limites de nos institutions européennes. L’Europe, sous présidence française, a alors engagé un plan inédit de sauvetage du système bancaire européen, reposant sur l’injection massive de liquidités par les banques centrales et la BCE. Cette réponse collective européenne a permis de sauver notre système bancaire et financier européen de la faillite. L’Union européenne a parfaitement joué son rôle de régulateur et de bouclier dans la crise financière. Elle est aujourd’hui la première puissance commerciale au monde, représentant à elle seule 40% du PIB mondial.

Depuis 2013, l’Europe connaît une croissance ininterrompue et le chômage dans la zone euro est à son plus bas niveau depuis 10 ans avec un taux de 8,1% à fin septembre 2018. Si ce taux de chômage reste trop élevé, il faut souligner que les politiques économiques européennes portent peu à peu leurs fruits. Le seul chômage des jeunes s’élève quant à lui à 14,8%. L’Union européenne doit renforcer ses investissements dans les programmes de formation professionnelles pour les jeunes, dans le succès du dispositif ERASMUS pour les étudiants, dans le programme Initiative pour l’emploi des jeunes et enfin dans le Fonds européen de développement régional (FEDER) qui permet d’équiper davantage les centres de formation professionnelles d’apprentis. L’Europe doit faire de l’apprentissage une voie d’excellence et de la Jeunesse une priorité.

Je crois en une Europe qui protège ses intérêts économiques

L’Union européenne est une fenêtre ouverte sur un monde ultra-compétitif dans lequel règne souvent la loi du plus fort. Que pèseraient l’Allemagne et la France, seules, sans l’Union européenne ? Comment pourraient-elles, seules,  faire face aux géants mondiaux que sont la Chine, les Etats-Unis ou demain le Brésil et l’Inde ? L’Union européenne est une force incontournable dans le monde qui sait faire respecter ses intérêts quand elle est unie et ne parle que d’une seule voix. La préférence communautaire n’est pas un repli sur soi, c’est une politique de bon sens pour notre économie, en faveur de nos entreprises et de nos emplois.

Oui, l’Union européenne peut se doter d’une politique protectionniste raisonnée.

Ce protectionnisme repose sur l’affermissement d’une souveraineté européenne qui, dans le respect des souverainetés nationales, vient renforcer le sentiment d’appartenance à l’Union européenne. Les marchés publics européens doivent prendre en compte la valeur ajoutée créée en Europe, autrement dit être ouvert aux seules entreprises européennes. Le contrôle des investissements étrangers doit être accru : comment accepter que des pans entiers de notre économie ou de notre patrimoine soient vendus à des investisseurs chinois ou des pays du Arabo-Persiques sans aucun contrôle ? Un contrôle stricto sensu des investissements étrangers en Europe permettrait de préserver notre souveraineté.

Oui à une souveraineté européenne à la fois économique, environnementale et sociale.

Je crois en une Europe sociale qui protège ses travailleurs

L’édification du marché intérieur dérégulé, marqué par une concurrence libre et non faussée,  qui a favorisé un dumping social exacerbé.

Un premier pas serait d’améliorer les règles de détachement des travailleurs et de leur assurer davantage de protection sociale.

En ce sens, la révision de la directive de 1996 sur les travailleurs détachés, votée le 29 mai dernier par le Parlement européen permet de limiter à 12 mois contre 24 auparavant la durée de détachement, au-delà les règles sociales du pays d’accueil s’appliqueront. Ce texte instaure également le principe du “à travail égal, salaire égal”, cela implique que la rémunération des travailleurs détachés doit non seulement respecter les minimums légaux du pays d’accueil mais également intégrer l’ensemble des primes et indemnités (prime de froid, de pénibilité, d’ancienneté, treizième mois par exemple) auxquelles ils auront désormais droit. Les différentes conventions collectives nationales s’appliqueront également aux travailleurs détachés.

En matière sociale, l’Europe doit davantage approfondir son socle européen des droits sociaux, entré en vigueur le 17 novembre 2017. Ce socle social met en avant le respect d’importants principes en matière sociale dont le premier est le droit à un juste salaire. La santé, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée,  la sécurité au travail mais également l’accès de tous à des services de base de bonne qualité sont autant de nouveaux droits proclamés par ce nouveau socle européen de droits sociaux.

Ce socle européen doit permettre de poser les bases d’un droit européen du travail favorisant une harmonisation de la protection sociale des salariés dans l’ensemble de l’Union européenne. Pourrait également être posée l’harmonisation des minimas sociaux en Europe, en faisant converger le montant des prélèvements sociaux avec un haut niveau de prestations sociales.

La construction d’une Europe sociale plus forte, plus juste, plus protectrice des travailleurs est la meilleure réponse à la montée des populismes en Europe et un enjeu de renforcement du sentiment d’appartenance à la citoyenneté européenne.

L’Europe n’est pas parfaite. Elle fait souvent l’objet de critiques, certaines contribuent à améliorer des politiques européennes imparfaites, d’autres, moins constructives, viennent dénoncer une Union européenne jugée trop technocratique, trop distante des citoyens européens, trop libérale.

Je crois en une Europe qui concilie protection de ses intérêts économiques et renforcement des droits sociaux des travailleurs afin de bâtir une véritable Europe de progrès plus forte, plus juste.

Le 26 mai 2019 auront lieu les prochaines élections européennes. Les électeurs français devront élire leurs 79 députés européens. Ce sera l’occasion pour eux, pour nous, de choisir entre une Europe qui privilégie le retour aux souverainetés nationales et donc le rejet du projet européen, ou une Europe davantage intégrée qui fait le choix de renforcer ses politiques en matières sociales, économiques, migratoires, environnementales pour garantir une prospérité et une paix sociale durables au sein de l’Union européenne.